

Expression choc, certes, car il est difficile de passer à côté de sa vie mais il est tout à fait possible de taire ses désirs, étouffer les rêves que nous avons pour accepter raisonnablement de suivre ce que le société nous dicte, ce vers quoi la famille nous emmène, ce que la raison impose sur l’envie du cœur.
Y a-t-il un sens à la vie ?
Même si « sens de la vie » regroupe toute une série de questions (« qui sommes-nous ? D’où venons-nous ? Où va-t-on ? Que fait-on ici ?… ») et brasse nombre de domaines (théologique, philosophique, sociologique), la question du sens de la vie ne devrais pas se résumer à l’humain, se procréation et sa pérennité. Ce n’est pas seulement son développement personnel, nous devons y voir le développement sociétal et aussi inclure la symbiose qu’il devrait y avoir entre toutes les espèces vivantes.
Nous pourrions aussi évacuer l’angoisse en disant que de toute façon la vie n’a pas de sens. Comme William Shakespeare qui fait dire à Macbeth (acte V, scène 5) : « La vie n’est qu’un fantôme errant, un pauvre comédien qui se pavane et s’agite durant son heure sur la scène et qu’ensuite on n’entend plus ; c’est une histoire dite par un idiot, pleine de bruit et de fureur, et qui ne signifie rien… ».
Même si la vie n’a pas de sens, qu’est-ce qui nous empêche d’en inventer un?
Pourtant nous recherchons tous une forme de bonheur, de bien-être (ou mieux-être). La question première serait « Qui sommes-nous ? ». Pas avec ce jeu de masque que notre société impose en ne répondant que par une fonction sociale, par sa profession mais avec une recherche la plus profonde possible de qui sommes-nous là tout au fond de notre ventre.
Nous serions alors tenté de nous lancer dans une recherche spirituelle recherchant un bonheur inconditionnel et permanent. Mais le bonheur inconditionnel ne peu être permanent, ce serait de la béatitude. Tout comme l’ombre et la lumière ne font qu’un, le bonheur n’est reconnaissable que par des moments de difficultés à surmonter, à digérer, pour apprendre, pour grandir. Quand cet état est intégré, tout événement devient expérience, et, plutôt que « bonheur », il peut exister un état de satisfaction consciente.
Cette recherche est forcément liée à un espoir. L’espoir d’un mieux. Hors l’espoir est de fait lié à plus tard. Mais « plus tard » crée une projection, donc une tension qui nous fait parfois oublier de vivre le présent. (voir « pourquoi sommes-nous si tendu ? »)
Aucun bonheur ne sera autre que maintenant.
L’espoir et le désir relève de l’avoir et non de l’être. Avoir est une vision partielle de l’être.
Avoir est une notion de temps, être n’a aucune relation temporelle ni avec le passé ni avec le futur. Être est ici et maintenant. (voir aussi « du désir »)
Dans la toile de l’araignée destin
Nous avons souvent l’impression de ne pas être totalement libre, dès que l’on porte une action, une contre-réaction peut venir contrecarrer nos plans. Nous ne sommes pas libre du passé (voir « pourquoi sommes-nous si tendu ? ») mais nous sommes libre et responsable de se nourrir de notre passé et de construire un sens selon nos expériences. Et pour nous, qu’est-ce que cette « liberté » ?
Quel est le but ?
Dans le sens de la vie, il y a une notion de but. Hors, dans cette recherche, le seul but à rechercher est de rester en mouvement sur son chemin.
Le but est le chemin.
Dès les premières années d’école, nous apprenons la compétition, la concurrence et la verticalité de nos relations. Contrairement à ce qu’il nous est enseigné, en s’ouvrant aux autres, en acceptant une horizontalité, en faisant sauter nos œillères, en osant rencontrer d’autres réalités et aussi en étant conscient de ce que nous sommes là au fond, en refusant parfois les dictats de la société, des familles, nous ne devons pas être grand mais être à la hauteur, il ne faut pas devenir le meilleur mais simplement devenir meilleur.
Réussir notre vie n’est pas regarder derrière ou devant mais dedans.
Accueillons la vie dans son imprévu sans plus trop croire au destin.
Il nous faut prendre des temps d’arrêt, de respiration, de silence afin d’écouter notre voix intérieur. Nous devons nous demander ce qu’est pour nous la liberté et oser prendre des risques.
Poser nos actes dans la meilleure conscience possible et laisser faire la vie confiant.
Peut-on être ce que l’on sera ?
Peut-on être ce que l’on a été ?
Alors où et quand suis-je ce que je suis ?
(D. Morin, Eclats de silence)
Hello,
Quel beau texte, quelle réalité! Même si elle n’est pas toujours réalisable dans l’espace temps souhaité…
Ma phrase préférée est la dernière: poser nos actes dans la meilleur conscience possible et laisser faire la vie confiant… Sacré travail de conscience dans l’ici et maintenant!
Jess
Oui effectivement, cette dernière phrase me parle aussi.
Essayer à chaque instant d’être au plus juste avec soi, avec ce qu’on ressent et laisser faire la vie sans attendre de retour de nos actes. Prendre ce qui vient de façon confiante.
Merci Fabian pour ce texte.
Céline